À toi qui partage ma vie depuis un bon bout...
À toi qui partage ma vie depuis un bon bout...
À toi que j’ai choisi pour être le père de mes enfants…
Ça fait longtemps que je ne t’ai pas écrit.
C’est plus facile de trouver mon émotion quand j’écris.
Quand j’écris, c’est plus vrai. C’est marqué.
Je ne peux plus faire comme si ce n’était pas là...
C’est pour ça que c’est si dur de t’écrire, là, maintenant.
Je ne suis plus heureuse dans notre vie. Je pense que l’heure de la fin des pourquoi, des comment et des parce que a sonné.
Je ne suis plus heureuse. Point.
Je ne veux plus me demander si c’est moi qui veux trop ou si c’est toi qui ne veux pas assez. Je ne veux plus me demander comment faire pour être mieux dans notre relation, je ne veux plus t’expliquer ce qui me rendrait (peut-être) plus heureuse. Je ne veux plus chercher les causes, les raisons ou les fautes.
Je ne veux plus continuer notre relation amoureuse, elle est presque inexistante de toute façon et je souhaite du plus profond de mon cœur que tu en viennes à la même conclusion. Je voudrais tellement que notre séparation se passe bien.
Le mieux possible. Je n’ai pas la force de me battre et de discuter encore et encore. Je ne veux pas me faire accuser de ne pas avoir tout essayé, de ne plus vouloir « danser le tango ou jouer au tennis ». Notre partie de tennis, notre danse, est finie depuis longtemps. On a juste repoussé l’inévitable.
Chaque fois, tu as nommé ton désir de préserver la famille.
On la préservera cette partie de relation-là. On va être parents ensemble pour la vie. Aussi, il faut bien se le dire : tu veux préserver la famille mais, la vérité c’est qu’elle est déjà à moitié décousue, notre famille. Un bout de tissu tenu du bout des doigts par notre grande, un gros bout de tissu auquel s’accroche de toutes ses forces notre plus jeune, un petit bout de tissu, troué, raccommodé et patché pour notre couple...Tout ça tient de peur par un fil amoureux bien usé...
La vérité c’est que ça ne tient plus, justement. Tout tombe en miettes, les morceaux s’envolent, par petits bouts, et toi et moi on s’étourdit en essayant de les rattraper, en essayant de les recoudre bien maladroitement...
Je pense qu’il faut se rendre à l’évidence, notre route amoureuse se termine ici. Notre couple ne peut plus être recousu. Je n’ai plus de fil, plus de tissus. Je n’ai plus rien.
Comme tu dis toujours : on a tout traversé ensemble. On va trouver la force de traverser ça aussi. J’ai confiance en nous pour ça aussi.
